Journée de lutte contre le harcèlement : le lycée de l’Hautil passe au bleu

par Administrateur

Une organisation au top grâce aux ambassadeurs

La journée a commencé à 9h40, avec les interventions des élèves ambassadeurs, membres de l’équipe Éclipse. Si vous ne savez pas ce que c’est, pas de panique : ce sont des élèves formés pour repérer et prévenir les situations de harcèlement. On a discuté avec Ombeline et Mélissa, deux élèves de PG2 qui font partie de l’équipe depuis l’année dernière. Elles nous ont expliqué leur rôle :

Est-ce que vous pouvez nous parler de ce que vous faites au sein de l’équipe Éclipse ?

« On essaye de repérer les cas de harcèlement, sauf que c’est compliqué parce que des fois on peut penser que c’est juste pour rire. Souvent, entre amis, on se bouscule un peu, on rigole ensemble. Mais ça veut dire que quelqu’un qui se fait harceler, c’est beaucoup plus compliqué à remarquer. Sinon, si on a repéré quelqu’un, on doit aller voir quelqu’un de l’équipe Soleil pour éviter de se mettre en danger. »

Pour cette journée, elles ont fourni un travail remarquable.

Qu’avez-vous fait aujourd’hui pour la journée de lutte ?

« Aujourd’hui, on a organisé la journée de lutte. On a fait une réunion avant les vacances pour préparer, c’est-à-dire qu’on a donné des idées, on a fait des affiches, des flyers. Hier, on a fait une autre réunion pour bien connaître les groupes, pour être séparés et savoir ce qu’on fait. Ensuite, on a installé toutes les tables, les activités. Et puis, ce matin, on s’est donné rendez-vous à 8h pour accrocher les ballons avec le numéro 3018 et on a aussi terminé d’installer. »

Le 3018 : un numéro à connaître

Le numéro 3018 a été mis en avant tout au long de la journée. Mélissa nous en a parlé :

Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce numéro ?

« C’est un numéro non facturé, il est anonyme. On se confie à la personne qu’on a au bout du téléphone, ça permet de ne pas voir le visage d’une personne, donc on ne peut pas voir si elle nous juge ou autre. Et ça permet aussi de se confier à quelqu’un d’extérieur, quelqu’un qu’on ne connaît pas, et donc qui ne va pas juger notre situation. En plus, ça évite que la personne aille répéter ça à tout le monde. »

Des stands pour sensibiliser

Dans le hall, les ambassadeurs avaient installé un stand avec des activités, des affiches et des bracelets bleus. Ombeline nous a expliqué leur utilité :

Est-ce que vous pouvez me présenter votre stand ?

« Nous sommes devant la porte et on distribue des bracelets pour les personnes qui ne sont pas habillées en bleu, par exemple. On peut les accrocher sur les sacs, on n’est pas obligé de les mettre en tant que bracelet. Et puis, on peut les garder toute l’année, comme les bracelets roses pour Octobre Rose. Les bracelets permettent aussi de participer aux activités. Ça met un petit truc en plus. Après, on a mis une feuille sur la table pour que les personnes puissent s’inscrire à la formation. »

Rencontre avec deux autres ambassadeurs, Timéo et Lucy :

Ces deux élèves nous ont parlé un peu plus de la vie des ambassadeurs :

Timéo ;

Tu peux te présenter en quelques mots ?

« Je m’appelle Timéo… et depuis l’année dernière je suis ambassadeur contre le harcèlement »

Pourquoi fais-tu cela ?

« Parce que je trouve que le harcèlement est un sujet qui n’est pas assez pris au sérieux et je pense que si ce sont des élèves qui vont vers d’autres élèves, c’est mieux parce qu’ils vont se sentir plus à l’aise que de parler avec des adultes. Mais après c’est à nous de faire le lien avec les adultes et les élèves. Et puis comme ça, il y a une approche un peu plus amicale et moins dans le jugement parce que les profs ne savent pas comment les élèves vivent et ce qu’ils ressentent alors que nous on peut se mettre à leur place et donc mieux comprendre et leur apporter des solutions. »

Est-ce que tu peux me parler de ce que tu fais dans l’équipe ?

« J’ai pu réaliser des affiches afin de sensibiliser. Nous étions un petit groupe et moi je faisais partie de ce groupe. Donc on a peint l’affiche, couper les rubans et gonflé les ballons on a accroché les ballons, on a également installé les stands. Après les ambassadeurs ont fait tous le même travail, on se repartit juste les taches, mais en général nous faisons les mêmes activités. »

Lucy ;

Lucie, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de toi ?

« Bonjour, je m’appelle Lucie. Moi de base, je dessine beaucoup et je suis un peu toute seule dans mon coin. Je n’aime pas trop parler aux gens de base. Mais je trouve que c’est important de lutter contre le harcèlement pour ces gens un peu différents qui se font harceler pour rien. »

Est-ce que tu peux me dire ça fait combien de temps que tu es dans l’équipe ?

« Alors ça fait un an et demi, si on compte quand ça a été créé. On s’est inscrit dès le départ, je suis là depuis la création à peu près. »

(petite info avant l’année dernière le lycée n’avait pas d’ambassadeur anti-harcèlement)

Que fais-tu au sein de l’équipe ?

« Généralement, on fait ce qu’on doit faire, c’est-à-dire voir les cas de harcèlement, mais nous ne devons pas interagir avec la personne. Déjà pour la sécurité de la personne, on doit en parler à l’équipe Soleil. Car nous nous somme l’équipe éclipse, et quand on en parle à l’équipe soleil c’est eux qui font les démarches, nous on est juste là pour voir les cas de harcèlement et en parler à des personnes au dessus de nous. »

Une journée utile et appréciée

Dès la première récréation, les élèves se sont arrêtés aux stands. Certains ont pris des rubans ou des bracelets, d’autres se sont inscrits à la formation. Pour savoir ce qu’ils en pensaient, on a interviewé quelques élèves :

Marie B. :

« Je trouve que c’est une très bonne initiative d’organiser ça. Ça permet de découvrir le numéro que je ne connaissais pas avant. Je trouve ça assez ludique avec les stands et les activités. Et puis les petits bracelets, certes, ça ne sert à rien dans la lutte, mais c’est quand même un geste. Aussi, le dress code de s’habiller en bleu, je trouve ça plutôt sympa. Il y a pas mal de gens qui ont joué le jeu, je trouve. »

Un élève anonyme :

« Comme Marie, je trouve que c’est une bonne initiative. Ça permet aux gens de découvrir le harcèlement, de savoir ce que c’est. On apprend le numéro et les activités sont assez ludiques. »

Une sensibilisation à refaire

Quand on leur a demandé s’ils voulaient revoir cette journée l’année prochaine, la réponse était unanime :

Marie :

« Oui, bien sûr. Je trouve ça bien de chaque année rappeler toutes les informations. Parce que le harcèlement, c’est quand même quelque chose de très grave, qui peut toucher n’importe qui. On n’a pas forcément envie d’en parler, mais c’est important de savoir qu’on peut être aidé. »

Un élève anonyme :

« C’est une journée très intéressante, qui permet de sensibiliser et peut-être même de rassurer les personnes harcelées. Peut-être que ça va les aider et les encourager à dénoncer les harceleurs pour qu’ils soient punis. »

Interview du référent, Mr. Mendes :

Est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu de votre objectif et de ce que vous faites au sein du lycée ?

« Alors pour cette journée de lutte contre le harcèlement scolaire, nous avons demandé à tous les personnels dans un premier temps de s’habiller avec un vêtement bleu, parce que le bleu est la couleur de la paix, du calme et de la bienveillance. Également, nous avons demandé à tous les élèves d’y participer en leur envoyant un message pour qu’il porte aussi la couleur bleue. Donc au lycée nous avons plusieurs stands qui sont disposés à des points stratégiques, des points très fréquentés, avec plusieurs choses différentes, nous avons par exemple, un stand au niveau du couloir des élèves en série professionnelle, parce qu’on aimerait bien aussi avoir beaucoup d’élèves en voie pro. donc c’est vraiment notre objectif cette année. Tandis que nous avons aussi un stand au réfectoire, pour que ça soit aussi sur le temps du midi, et que les élèves puissent s’inscrire à la prochaine formation pour être ambassadeur. Il y a également un stand positionné au niveau de la vie scolaire, où il y a une distribution de rubans bleus et pareils il y a une feuille d’inscription. Et enfin à l’extérieur, nous avons deux stands, avec les mêmes challenges, il faut mettre les gobelets dans la bonnes composition de couleur pour espérer gagner des bonbons, mais bien sûr pour jouer il faut avoir un ruban bleu. Voilà donc tout le monde semble être au courant de la journée, on a beaucoup d’élèves qui sont habillés en bleu, donc ça nous fait extrêmement plaisir, la proviseure aussi est ravie de cet engouement. »

Quels sont vos projets pour l’avenir dans l’année ?

« Alors la prochaine étape pour l’équipe de personnel et l’équipe d’élève ambassadeurs, va être tout d’abord de former de nouveaux ambassadeurs et ensuite d’inscrire les élèves au concours non harcèlement scolaire, c’est un concours national qui demande à des établissements de créer des affiches ou bien des vidéos pour ensuite gagner des prix. C’est un bon moyen d’assimilation, je suis content que le ministère mette en place ce genre de concours. C’est très bien. »

Est-ce que vous espérez avoir quand même beaucoup d’élèves ? Et combien de places y-a-t-il ?

« Alors c’est place illimité, cette année on a 33 ambassadeurs qui sont formés depuis l’année dernière parce que c’était la première fois qu’on faisait ça ici. Hier et avant hier nous avons pu recruter plus de 20 personnes déjà et aujourd’hui je vois que sur les stands il y a beaucoup d’inscriptions donc je pense que ça va dépasser 40. Forcément je vais les former sur plusieurs journées, sinon ça va être un petit peu chargé, mais tant mieux comme ça on est tous sensibiliser à cette cause et c’est très important, il ne faut pas oublier que le 30118 c’est le numéro vert, si on subit ou on est témoin de harcèlement que ce soit scolaire ou sexuel. »

Le mot de la fin

Pour conclure, les ambassadeurs de lutte contre le harcèlement , ainsi que les élèves, ont tenu à laisser un message :

Mélissa & Ombeline :

« Si vous voyez du harcèlement, allez en parler à un adulte. Et peut-être allez parler à la personne si vous la connaissez. Même si vous ne la connaissez pas et que vous voyez qu’elle est seule, allez lui parler. Mais il ne faut pas s’étonner si les personnes harcelées se braquent [ou si elles] sont renfermées. »

Marie :

« Dénoncez si vous voyez quelque chose ou si vous le vivez. Ça ne va jamais vous retomber dessus. C’est vous les victimes, donc n’hésitez pas. Et puis, il y a toujours les référents de l’équipe Soleil. Il faut aller les voir, même si on a peur. Ils sont là pour nous. »

Un élève anonyme :

« N’hésitez pas à appeler le numéro donné. Ça permet de parler d’un sujet dont vous ne voulez pas forcément discuter avec les autres. »

Timéo, Melyne et Iris :

« Il faut vraiment essayer d’en parler et il faut trouver un moyen d’intervenir en parlant aux profs, vaut mieux en parler, quitte à se fâcher avec la personne qui est harcelée plutôt que de la laisser mal, parce que parfois il y en a qui ne veulent pas en parler, mais c’est mieux d’en parler pour pas que la personne continue de subir ça.

Lucy :

« Si vous êtes harcelés faites confiance à l’équipe éclipse pour en parler, nous ont est là pour en parler avec vous et on est là aussi pour régler ce problème »

Monsieur Mendes :

« J’espère que vous êtes intéressés et que vous êtes aussi inspirés et que vous allez rejoindre, peu importe l’endroit, cette lutte contre le harcèlement.

Avec des actions comme celle-ci, le lycée de l’Hautil prouve qu’il est possible de lutter contre le harcèlement, ensemble. Une journée qui, on l’espère, fera la différence.

Le petit mot de votre chère journaliste en herbe,

Le harcèlement n’est pas cautionné, si vous en êtes victime parlez-en, si vous êtes témoins parlez-en, si vous êtes harceleur alors remettez vous en question car vous détruisez des vies. En tout cas nous sommes tous avec les victimes, nous sommes tous là pour aider les victimes, après tout nous allons tous au lycée chaque jours, on ne se reverra sûrement jamais après nos années scolaires, alors pourquoi infliger une chose aussi horrible à des personnes qui n’ont rien demandé, des personnes que vous ne connaissez pas, ni eux, ni leur histoire. Vous n’aimeriez pas être à leur place, alors faites un sorte qu’il y ait moins de victimes d’ici les prochaines années afin que chacun vivent ses années scolaires tranquillement, à sa façon et sans peur.

Et pour conclure cet article, je vous propose un poème qui met venue en tête en écrivant ;

Ma belle école,

Pourquoi les premiers jours avec toi son beau,

Mais au bout de quelques mois cela devient un fardeau

Pourquoi le monde est si cruel avec moi,

Et m’enlève la seule que j’avais, un toit.

Un toit pour me protéger des tempêtes de la vie,

Des insultes à répétition, et des petits mots écrit.

Voilà à quoi se résume mes journées,

Le matin on chuchote sur mon passage des choses que j’aimerais éviter,

Le midi, on me prive de repas, en venant me frapper dans les toilettes,

Et avant de partir, on me dit que je ne suis rien et que je devrais être aux oubliettes.

Oh ma chère école,

Tu n’es plus aussi belle que je le pensais,

Tu crées en moi un mal-être insensé.

Jamais je n’aurais cru souffrir autant,

En venant apprendre jusqu’au soleil couchant.

Oh ma triste école,

Tous deviens horrible de plus en plus chaque jours,

Ils ont commencé à me menacer dans la cours.

Je ne n’arriverais pas à tenir,

Aide moi, je la vois venir.

La fin de se calvaire arrive.

Votre journaliste en herbe,

LOPES CABRAL, Kaylia.