Ken Jacob est né le 25 mai 1933 et vit a New York. Il est une figure centrale du cinéma expérimental américain et un artiste spécialisé en cinéma underground. Il a su revisiter et créer son propre style : le "para-cinéma" au début des années 70 . Il l’a créé pour décrire ses expériences cinématographiques en utilisant des outils n’appartenant pas aux technologies filmiques Après des études de peinture à la High School of Industrial Arts de New York, il est l’élève du peintre Hans Hofmann, un des maîtres du mouvement expressionnisme abstrait, dont les enseignements irrigueront continuellement son cinéma.
Jusqu’à sa retraite en 2003, il y enseigne l’art et les outils nécessaires à la pensée critique cinématographique, en tant que Distinguished Professor of Cinema.
Ses œuvres principales sont Tom, Tom, The Piper’s Son (1969) et Blonde Cobra (1963).
Nous avons sélectionné pour notre exposition : Capitalism : Slavery
La photo montre des travailleurs-esclaves dans un champ de coton, des hommes et des femmes, sous le regard de l’esclavagiste blanc, dans le fond de l’image (à peine visible sur la photographie).
Partant d’une photographie stéréoscopique, Jacobs alterne entre les deux parties de l’image (conçues, quand on les regarde à travers un viseur, pour produire un effet de tri-dimensionnalité), créant un effet de flicker, un léger tremblement qui creuse l’image en profondeur.
Cet agencement des images crée un sentiment de pénibilité, d’agacement et de fatigue pour les yeux.
La visée est plus choquante, prenante et accentuée que une carte postale en elle-même.
Cette carte postale ainsi recyclée pose la question de son statut :
– document d’archive
– document historique
– œuvre d’art
Ainsi recyclée, voit-on une seule image, plusieurs images, en deux ou trois dimensions ?
Comment peut-on définir un plan de cette vidéo. S’agit-il d’un plan fixe, d’un plan séquence ?
Tout à coup, le recyclage met en évidence la non-évidence des statuts érigés en principe : celui de liberté (ce qui nous questionne et nous gêne sans doute) mais aussi celui d’esclavage (ce qui nous rassure quand même).
Article écrit par Louise et Mehdy.
Agrémenté par O. Fazilleau (Enseignant, arts visuels).
Le projet "La G@lerie" est soutenu par le FRAC Ile de France.